Pour sa cinquième édition qui cible 200.000 personnes de 15 ans et plus, la Société des gynécologues et obstétriciens du Cameroun a lancé un concours intitulé : « Je suis Safe » afin de sensibiliser sur l’avortement sécurisé.
Par Adrienne Engono Moussang
« I am safe Campaign, en français Je suis Safe » est en même temps une campagne de sensibilisation qui se décline sous la forme d’un concours qui va primer trois lauréats. L’initiative de la Société des gynécologues et obstétriciens du Cameroun (SOGOC) vise à intéresser des jeunes, des artistes, des journalistes à la cause défendue par cette société ; notamment son plaidoyer intitulé : Advocacy for Comprehensive Abortion Care (ACAC) qui sensibilise sur les risques des avortements non-sécurisés et la nécessité d’offrir aux sujets éligibles les services adéquats.


« Je suis Safe » veut apporter plus de lumière à environ 200000 personnes, surtout les femmes et les filles sur les services disponibles, les procédures et les intervenants dans la chaîne des avortements médicalisés. Il ne s’agit pas de promouvoir l’avortement étant donné que celui-ci est strictement interdit au Cameroun. Mais de permettre que les cas éligibles par le code pénal camerounais, à savoir des grossesses suite aux viols, à l’inceste ou celles qui mettent la santé physique et morale de la mère, soient rendus disponibles grâce à la réduction des délais pour l’aboutissement de la procédure. Précisément le temps requis pour prouver que la requérante a droit à cette prestation. Il faut rappeler que la Société des gynécologues obstétriciens du Cameroun promeut la sexualité responsable et la planification familiale.
Ces Vbg, dont le viol, à l’origine des grossesses non-désirées
Seulement, au Cameroun, selon des spécialistes l’avortement clandestin continue de peser de près de 30% sur la réduction de la mortalité maternelle, qui, à seulement sept ans de l’évaluation finale de la mise en œuvre des objectifs du développement durable (Odd). La réduction de la mortalité maternelle est une des cibles de l’Odd N°3. D’ici 2030, le nombre de femmes qui perdent leur vie en voulant accoucher devrait passer à 70 pour 100.000 naissances vivantes. Malheureusement, les Camerounaises qui décèdent en couches sont toujours nombreuses malgré les efforts ayant permis de passer de 782 en 2010 à 406 pour 100000 naissances vivantes, selon l’enquête démographique de santé de 2018 (Eds2018). Bon nombre de ces victimes ont subi des violences basées sur le genre (Vbg) qui ont affecté 47% de femmes de 15 à 49 ans en couple ou qui l’ont été. Ces Vbg, dont le viol, à l’origine des grossesses non-désirées. La journée internationale du droit à l’avortement sécurisé est observée ce 28 septembre sur le thème : « Appel à l’action : mouvements imparables : mouvement pour la solidarité et la justice en faveur du droit à l’avortement sécurisé.»