mercredi, novembre 29, 2023
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Recherche et prise de décision

Comment réduire l’écart pour la bonne utilisation des résultats
Population Reference Bureau accompagne l’IFORD et d’autres institutions africaines ensemble pour relever ce défi majeur du développement du continent, grâce à l’approche ARIDE.

Par AEM

ARIDE [avec A-alléger le texte R-réduire ou synthétiser les données, I- illustrer, D- diriger afin de montrer à l’interlocuteur ce qu’on veut dire et E- exciter l’attention du politique afin de captiver son attention] est « la méthode qui met l’accent sur la concision et de précision », selon le Pr Parfait Eloundou-Enyegue de la Cornell University aux Etats Unis. Une méthode qui permet aux chercheurs de faire valoir les résultats de leurs travaux auprès des décideurs politiques.

C’est en vue d’initier des jeunes chercheurs à cette approche que l’Institut de Formation et de Recherche Démographique (IFORD) a organisé à Yaoundé du 26 au 27 novembre 2021. Et selon un des facilitateurs de cette rencontre qui a vu la participation d’une trentaine de personnes dont quatre journalistes du Réseau des Journalistes pour l’application du Plan d’action de Maputo (JNMAP) : « Il s’agit de permettre aux résultats de la recherche, qui sont des réponses à des préoccupations d’ordre social, de sortir des tiroirs et de quitter leur hermétisme. L’idée également de la formation, qui a été donnée aux experts de et aux journalistes, est également de rendre accessible des données qui peuvent être interprétées et mieux appréhendées par les décideurs qui ont par ailleurs leur code, leur langage, dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques ».

Prosper Olemba, puisqu’il s’agit de lui, ne semble pas si bien le dire car le thème de la formation « Communication scientifique pour la décision politique » l’annonce déjà. La collaboration entre les chercheurs et les décideurs politiques est plus que jamais nécessaire. Surtoutque l’agenda des Nations Unies (2030) et celui de l’Union Africaine (2063) interpellent ces décideurs pour des actions en faveur du bien-être des populations à travers l’élimination de l’extrême pauvreté dans le monde. Les 17 Objectifs du Développement Durable (ODD) servent de boussole. Les moyens pour les atteindre sont bien là, proposés par des chercheurs. Des tonnes d’études sont réalisées sur la réduction de la mortalité maternelle, infantile, la lutte contre la faim, l’amélioration de l’agriculture, son adaptation aux Changements Climatiques, la réduction du chômage, l’insertion socioprofessionnelle des jeunes, la lutte contre la délinquance juvénile, la lutte contre les violences faites aux femmes, etc.

Les budgets alloués à ces questions sont parfois utilisés par les décideurs dans des réunions au sortir desquelles des recommandations sont rédigées sans plus. Des réunions auxquelles ne sont pas toujours associés des chercheurs. Est-ce parce que ces derniers ne savent pas se vendre ?

Définie comme globalement comme une interaction entre des individus ou des entités dans le but de transmettre un message, la communication joue un rôle important.

Le PRB (Population Reference Bureau) l’a si bien compris. Dans une situation de recherche permanente de la bonne gouvernance ou même de la transformation sociale. C’est dans ce contexte que s’inscrit cette formation que soutient le PRB et qu’ont déjà reçue près de 400 doctorants. L’objectif visé est principalement de préparer les leaders de demain à la formulation des politiques nationales. « Après L’Afrique de l’Est, c’était au tour de l’Afrique Centrale et l’Afrique de l’Ouest d’en bénéficier », se réjouit le Pr Parfait Eloundou Enyégué, initiateur principal desdites formations. Avec une population essentiellement jeune, le Cameroun s’exerce déjà dans la formation des leaders dans la jeunesse, comme le Programme d’Investissement en Capital Humain (PICHNET)  

Sur l’efficacité de la présentation : « Pendant cette session, nous allons nous concentrer sur la manière de faire une présentation efficace, ce qui repose sur son contenu, sa conception et de la manière de la dérouler », a relevé David Ngam, lui aussi facilitateur.

Les experts et journalistes ont ainsi eu droit à une série de méthodes dont l’essentiel se résume à l’esprit de synthèse, de concision et de précision, a tenu à indiquer le Pr Parfait Eloundou-Enyegue (Cornell University – Etats Unis).

Ils ont dit

Dr Steve Bertrand Mboko Ibara, Administrateur de l’Iford

« Que nos politiques soient basées sur des résultats scientifiques »

Aujourd’hui, et de plus en plus, les Nations Unies nous montrent à travers les études que nous devons aller vers un développement beaucoup plus durable dans un contexte où il y a une rareté des ressources. Les bases, c’est d’abord la recherche. Nous voulons que nos experts soient formés pour qu’ils aident à la décision en matière de politiques publiques à partir de leurs recherches scientifiques.

Le but de la formation est que les chercheurs soient à même de parler de ce qui concerne leurs recherches scientifiques aux politiques, et que ces recherches soient intégrées dans les politiques. C’est l’objectif de cette formation que nous comptons donner aux spécialistes en matière de population et de développement.

Pr Benenguisse Gervais, Démographe, Iford-Cameroun

« Il fallait donc trouver un moyen de communiquer entre chercheurs et politiques »

L’intérêt de PRB dans cette formation est qu’il apporte son appui pour le développement international, à briser le gap qu’il y a entre la recherche et la politique qui sont dans un cloisonnement qu’il faut essayer de résoudre. Les politiques semblent aller d’un côté et les recherches d’un autre côté. Il fallait donc trouver un moyen de communiquer entre les deux.

C’est pour cette raison que cette formation qui avait déjà commencé en Afrique anglophone qu’en Afrique francophone où les politiques ne sont pas davantage basées sur des données empiriques, sur les faits.

Voilà pourquoi PRB (Population Reference Bureau) accompagne l’Iford qui a 22 pays francophones. PRB a compris que, s’il s’investit dans cette formation, ces 22 pays membres seront touchés.

MUGISHA Alain-Désiré, jeune chercheur

La contribution du chercheur consiste à

-Examiner les problèmes sociaux et proposer des réponses précises en les adaptant aux publics cible

-Déterminer la nature des problèmes et les caractéristiques par des indicateurs avec une visualisation simple et compréhensible (clair, concise et conventionnelle) -catégoriser, regrouper, mettre en ordre ces indicateurs par priorité- faciliter l’intervention par une meilleure saisie de la réalité à partir des recommandations pratiques, plus clairs et plus convaincant,-orienter les décideurs dans un processus de résolution des problèmes en identifiant les besoins et développant des alternatives pour satisfaire les besoins d’être sur la même planète ou la même longueur d’onde que les décideurs dans le but d’arriver aux résultats.   La formation organisée par la PRB et l’IFORD va nous permettre désormais de donner à l’auditoire des informations pertinentes par rapport à l’objectif de la présentation pour éviter de trop ou trop peu de détails.

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