Le rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat présenté au médias le 5 avril 2022 prédit pourtant des jours sombres pour la planète si rien de concret n’est fait.
Par Adrienne Engono Moussang
Les causes entropiques du réchauffement climatique sont un secret de polichinelle. Par ses techniques culturales (agriculture itinérante sur brûlis), pastorales, sylvicoles, par son habitat et par la création des infrastructures, l’homme détruit la forêt, dégrade l’environnement, pollue, etc. Ces activités contribuent à l’augmentation des émissions des gaz à effet de serre (GES).
Comme par le passé, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC) appelle à l’action pour éviter de rendre la vie impossible dans certaines parties du globe ou même sur toute la planète dans le rapport sur le réchauffement climatique paru le 4 avril et présenté aux journalistes le 5 avril 2022. A cause de la hausse de +1,5°C de température, le niveau de la mer a augmenté et l’on a observé une hausse des émissions de méthane qui tend à faire baisser l’efficacité des puits de carbone. « D’après les données scientifiques, tout retard supplémentaire dans l’action mondiale risque de faire passer à côté d’une fenêtre qui se referme rapidement pour assurer un avenir sûr et vivable aux populations et à la nature sur la planète », prévient déjà Christopher Trisos, Directeur du « Climate Risk Lab de l’African Climate and Development » Initiative de l’Université du Cap, en Afrique du Sud, et est responsable du chapitre consacré à l’Afrique dans le nouveau rapport dudit rapport, dans une interview parue sur le site www.un.org/africarenewal/fr/magazine en mars dernier .
C’est le cas de l’Afrique Centrale, par exemple avec, non seulement sa forêt qui séquestre 1,5 milliards de tonnes de carbone,
Le document du GIEC validé par 195 pays au monde propose comme solutions au dérèglement climatique, Remplacement des énergies fossiles, captage de CO2, limitation des émissions de méthane, réduction de la demande énergétique, entre autres.
Les solutions sont bien connues ; les pays, pollueurs et non pollueurs se sont engagés à gagner le combat contre le réchauffement climatique au cours des échanges organisés chaque année pendant les Conférences des Parties sur le Climat (COP). La 26ème COP a eu lieu en 2021 à Glasgow en Ecosse. La prochaine aura lieu en Egypte (en terre africaine) dans quelque sept mois. L’Afrique qui, bien que n’émettant que 2 à 3ù de gaz à effet de serre, subit de plein fouet, les impacts négatifs du changement climatique. C’est ici que l’on enregistre le plus de personnes affectées par la faim et la soif au point de favoriser des guerres fratricides avec un flux de migrations climatiques.
Pourtant, ce n’est pas en mendiant que ce continent prend part aux travaux des COP. C’est le cas de l’Afrique Centrale, par exemple avec, non seulement sa forêt qui séquestre 1,5 milliards de tonnes de carbone, mais aussi ses tourbières présentes au Congo et en République Démocratique de Congo et capables de cloîtrer 31 milliards de tonnes de gaz carbonique.
Il n’y a plus de planète mais c’est plutôt l’humain qui reste », se console Soudan Nonault.
Les autorités de de deuxième massif forestier du monde, souvent qualifié de poumon, conscienets du rôle qui est le leur dans la lutte contre le changement climatique, ont mis sur pied des initiatives. En 2016, à la COP 22 à Marrakech, sous l’impulsion de Denis Sassou Nguesso, président de la République du Congo, le Fonds Bleu a été lancé. Pour la transition écologique de l’Afrique Centrale. Et dans le cadre du Fonds Bleu, à en croire Soudan Nonault, ministre Congolais de l’Environnement et du Développement durable, 254 projets éligibles ont été montés pour un financement de près de 10 milliards de dollars américains. Invitée de la chaine Télé-Sud dans le cadre du 9ème Forum de l’eau tenu à Dakar, la ministre, par ailleurs responsable de l’Environnement et du Développement durable dans le Bassin du Congo, a dit ne pas trouver normal que les pays non-pollueurs serrent les ceintures pour offrir des services écosystémiques sans que les Etats pollueurs respectent les engagements pris pour encourager les efforts des premiers. « Le GIEC rappelle tous les jours qu’il y a une urgence avec des voyants qui sont au rouge et le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, qui depuis pratiquement deux ans décrète l’année de l’urgence climatique » sans que personne ne s’émeuve. « J’espère que le rendez-vous d’Egypte sera le lieu de réparer les démarches. On ne peut pas parler de rapports de forces mais aujourd’hui puisqu’il n’y a plus de planète mais c’est plutôt l’humain qui reste », se console Soudan Nonault.
Tous les pays du Bassin du Congo ont produit au moins leur première Contribution Déterminée au niveau national (CDN). Certains comme le Cameroun ont révisé cette CDN en revoyant leurs engagements à la hausse. Ainsi de 32% de réduction des GES annoncés dans le document de 2015, le Cameroun veut d’ici 2030, pendant qu’il devient émergent, réduire ses émissions de 35%. 23% conditionnés et 12% non conditionnés. Le pays a besoin de 28.000 milliards Fcfa, environ 56 milliards de dollars USA pour la mise en œuvre de sa CDN.