Le Comité de négociation intergouvernemental se tient à Nairobi au Kenya depuis le 13 novembre pour sa troisième rencontre dans ce sens.
Par la Rédaction
Le CNI-3, entendez, troisième Comité de négociation intergouvernemental chargé d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant sur la pollution plastique, y compris dans le milieu marin se déroule à Nairobi, au Kenya depuis le 13 novembre.
Cette étape du CNI3 est qualifiée de déterminante dans le cheminement vers un traité mondial. Elle a lieu après deux cycles de négociations précédents : l’INC-1, qui a eu lieu à Punta Del Este, en Uruguay, en novembre 2022, et l’INC-2, tenu à Paris en juin dernier. Deux autres sessions sont prévues pour 2024.
« Pour lutter contre la pollution plastique, l’humanité doit changer. Nous devons changer notre façon de consommer, notre façon de produire et notre façon d’éliminer nos déchets. C’est la réalité de notre monde. Le changement est inévitable. Ce traité, cet instrument sur lequel nous travaillons, est le premier domino de ce changement. Ramenons-le à la maison. Que le changement commence », a tenu à préciser le président kenyan William Ruto à l’ouverture de la session. Lui qui a invité tes pays du Nord comme ceux du Sud à adhérer à cette cause car, va-t-il soutenir, chaque année, « plus de 400 millions de tonnes de déchets plastiques sont produits à l’échelle mondiale. Parmi eux, 23 millions de tonnes se retrouvent dans les rivières, lacs et océans, et moins de 10 pour cent sont recyclés. À travers dans le monde, 46 pour cent des déchets plastiques sont mis en décharge, 22 pour cent est mal géré et devient un déchet, tandis que 17 pour cent sont incinéré. Si nous gardons nos lauriers et ne faisons rien, nous produire plus d’un milliard de tonnes de plastique d’ici 2060. »
La pollution plastique est devenue une menace dans plusieurs pays du monde. « J’ai voulu comprendre pourquoi il y avait tant d’inondations à Douala. Je voulais aussi savoir pourquoi la qualité de nos aliments avait changé au fil des ans. J’ai donc commencé à chercher des réponses. Et ce que j’ai découvert en observant les fossés, les canaux de drainage et tout endroit où l’eau stagne, c’est l’énorme quantité de déchets plastiques en tout point. Les déchets plastiques empêchaient l’eau de circuler et de s’écouler normalement dans nos rues. » Ceci est un bout de l’’histoire contée par Nathalie Wamja, une volontaire de Greenpeace à Douala, au Cameroun. Un constat interpellateur au vu de l’ampleur de l’utilisation du plastique au Cameroun ; 600.000 tonnes de déchets plastiques sont produites chaque année dans le pays. Des déchets qui décorent les rues, les marchés, les décharges et les cours d’eau.
crédit photo: Greenpeace

Le traité en cours de préparation est alors salutaire pour les autorités camerounaises
Face à cette urgence ; le ministre de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable, conjointement avec son homologue du Commerce, a signé l’arrêté du 24 octobre 2012 interdisant la production, la vente et l’utilisation des emballages plastiques de 60 microns et moins sur tout le territoire national. Ce qui était considéré comme un début de solution dans l’éradication définitive de cette matière du territoire national. Deux années de mise à jour avaient été accordées aux uns et aux autres. La mesure de nos deux ministres prenait alors effet en avril 2014.
Cependant, seules les boulangeries, les pharmacies et les grandes surfaces se sont ajustées et ont introduit la commercialisation des plastiques autorisés pour emballer les produits aux clients. Les autres utilisent toujours le plastique. Un plastique généralement provenant des pays voisins. Le traité en cours de préparation est alors salutaire pour les autorités camerounaises parce qu’il va stopper la production et la circulation du plastique tous les pays du globe.
Les nuisances du plastique sont multiples ; la santé, l’environnement, l’esthétique, tout y passe. « Les emballages plastiques favorisent le lessivage du sol. Parfois, lorsqu’ils s’enfouissent dans une parcelle, il n’est plus possible qu’une plante y pousse », s’accordent les spécialistes de l’environnement. Avec une durée de vie qui va jusqu’à 500 ans ils influencent la production de la faune aquatique et terrestre tout comme il rétrécissent les lits des cours d’eau.