Par Bertin Ndo
Les statistiques ne sont pas très reluisantes.
La fondation FACT a été la cadre d’une remise de dons par les jeunes du Kwem gala, le 05 janvier dernier. L’occasion était toute trouvée pour se retrouver au chevet de ces enfants qui ont perdu au moins un parent ou qui n’en n’ont plus, ou qui ont été abandonnés. « Avec la force du Seigneur, nous avons pu honorer cette invitation », a déclaré Barth Eteta’a, le promoteur du gala.
En scrutant les dernières statistiques par rapport à ce phénomène grandissant d’enfants orphelins, et qui était jusqu’ici très inscrit peu connu des sociétés africaines, il y a de quoi interpeller les responsables publics. En effet, une étude de l’institut des formations et de recherches démographiques (IFORD) de 2010 intitulé « inégalités en matière de scolarisation chez les enfants orphelins de 6-14 ans au Cameroun », ouvrait déjà la brèche. Elle a montré que le taux de fréquentation scolaire chez les orphelins varie. Pour les 6-9 ans, filles comme garçons, il est de 83,2%. Chez les 10-11 ans, on note 96,4% pour les garçons contre 89,5% pour les filles. Cette différence est également perceptible chez les 12-14 ans. 94,7% des garçons continuent d’aller à l’école contre 91% pour les filles.
L’enquête démographique et de santé (EDS 2018), indique que « près de trois ménages sur dix (27 %) comptent des enfants orphelins et/ou qui vivent sans leurs parents ». Toujours selon ce document, « 16 % des enfants de ce groupe d’âges ne vivent avec aucun parent biologique et ce pourcentage varie de 17 % en milieu urbain à 14 % en milieu rural ».
Le document de 2014 intitulé « Cartographie et Analyse du Système National de Protection de l’Enfant au Cameroun », précise qu’ « il existe au Cameroun une pluralité de services offerts aux enfants, cependant nous constaterons que ceux-ci s’orientent plus vers la prise en charge que la prévention. Nous analyserons ces services selon six catégories principales qui ont été désignées par le Comité technique lors de l’atelier de lancement de l’étude ». On y retrouve, entre autres, le soutien matériel aux familles et enfants vulnérables, le développement des compétences et formation, les mécanismes de suivi et d’alerte et élaboration des lois.
Entre temps, le phénomène des orphelins et des enfants vulnérables (OEV) évolue. Le ministère des affaires sociales (Minas) indique sur son site internet que « seul 16,73% des OEV identifiés ont reçu une prise en charge ».

Centre de prise en charge
Les statistiques estimées par les délégations régionales des affaires sociales (DRAS) par rapport au nombre de structures publiques et privées impliquées dans les différentes étapes de placement des enfants sont, en ordre décroissant. 413 structures d’accueil de l’enfant, dont 154 fournisseurs publics et 259 fournisseurs privés ; 128 structures d’hébergement et sécurisation (les centres d’accueil transitoire, dont 6 fournisseurs publics et 122 fournisseurs privés) ; et 118 structures de placement provisoire des enfants dans les familles, dont 117 fournisseurs publics et un (1) seul fournisseur privé. Bien plus, « les DRAS estiment que le nombre de structures publiques et privées qui identifient et signalent les cas sont, en ordre décroissant ». On compte ainsi « 469 structures de dénonciation des cas, dont 288 fournisseurs publics et 181 fournisseurs privés ; et 443 structures d’identification des enfants en situation difficile, dont 228 fournisseurs publics et 215 fournisseurs privés », reprend le document de 2014.