C’est l’objectif de la campagne « Stop malaria » lancée le 10 mars dernier à Yaoundé, en présence de nombreux partenaires en vue de mobiliser 101 milliards de Fcfa.
Selon l’organisation mondiale de la santé (Oms), chaque année, au moins 6 millions de cas de paludisme et environ 11 500 décès sont enregistrés au Cameroun. Pour faire face à cette explosion des maladies endémiques, une politique nationale de santé publique fortement appuyée par les partenaires bilatéraux et certains acteurs locaux a été menée par le gouvernement. En appui aux différents Plans stratégiques de lutte contre le paludisme, l’Oms recommande aux pays à très haut fardeau comme l’approche « High Burden High Impact » qui a porté des fruits dans d’autres pays à fort impact du paludisme. Et comme le déclarait Malachie Manaouda, le ministre de la Santé publique lors du lancement de cette campagne, « Malgré les efforts de lutte contre le paludisme et l’appui des partenaires au développement, l’incidence épidémiologique aujourd’hui impose la mobilisation des ressources additionnelles pour promouvoir l’atteinte des objectifs des principales interventions du Plan stratégique national de lutte contre le paludisme de 2019 à 2023 ».
En effet, conçue sous le modèle « High Burden High Impact », cette campagne vise de manière spécifique d’ici 2023 à « renforcer le dialogue politique au niveau national sur la lutte contre le paludisme ; contribuer à 75% du gap de 100 milliards de Fcfa pour l’atteinte des objectifs du Plan stratégique national de lutte contre le paludisme 2019-2023 ; obtenir l’engagement des leaders à poser des actes concrets dans la lutte contre le paludisme chacun dans son domaine de compétences », a précisé Olivia Ngou, la directrice exécutive de l’Ong Impact santé Afrique, une organisation partenaire du gouvernement dans la mise en œuvre de cette campagne. Selon elle, l’un des actes forts est l’augmentation du budget de l’État alloué à la lutte contre le paludisme (2%) par an. Pour Élise Pokossy Doumbe, « Nous devons tout faire pour prendre en compte tous les malades surtout les plus démunis ; prendre en compte les agents de santé communautaire qui font un travail remarquable pourtant on n’a jamais précisé leur statut ; mobiliser les ressources domestiques ». La députée Rdpc et membre de la taskforce des parlementaires pour la lutte contre le paludisme estimé aussi qu’une augmentation de l’enveloppe budgétaire est indispensable.
Implication des maires
D’après le Dr Marcellin Ateba, le secrétariat permanent adjoint du Programme national de lutte contre le paludisme, « les maires pourraient par exemple organiser le soutien aux agents de santé communautaire dans leurs localités, aider les formations sanitaires de leurs localités en appuyant sur divers aspects en intrants, en formation, un personnel qualifié… le champ est tellement vaste pour ces élus-là ». Pour Rose Leke, professeur d’immunologie et de Parasitologie, cette riposte passe également par la « débanalisation » de la maladie au sein des communautés. « Nous devons cesser de sous-estimer le paludisme. Arrêtons de dire ce n’est qu’un petit paludisme, ça va passer. Arrêtons aussi de nous auto-prescrire les médicaments », conseille- t- elle.
En effet, transmise à l’homme par la piqure d’un moustique appelé l’anophèle femelle, le paludisme est une maladie parasitaire fébrile qui se manifeste par les maux de tête et les douleurs articulaires. Dans certains cas précisément chez les enfants, il se manifeste par des nausées, des vomissements et la diarrhée. Il est donc conseillé de se rendre immédiatement dans une formation sanitaire dès l’apparition de ces symptômes pour une prise en charge immédiate et appropriée. Wilfried Mbatcham, professeur de Biotechnologie de la santé publique, recommande qu’en cas de forte température, si on est éloigné d’une formation sanitaire, d’utiliser de l’eau froide pour baisser la température qui, très élevée, peut endommager d’autres systèmes de l’organisme.