mercredi, novembre 29, 2023
spot_img
AccueilEnvironnementIndustries extractives :: Une trentaine d’acteurs locaux à l’école de la transparence

Industries extractives :: Une trentaine d’acteurs locaux à l’école de la transparence

L’atelier qui se tient à Bertoua depuis le 8 décembre s’inscrit dans le cadre du projet « Renforcement de l’engagement des OSC dans l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE).

Par Adrienne Engono Moussang

Le Cameroun a adhéré à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (ITIE) en 2005, une initiative de la Banque Mondiale et de la société civile internationale à l’origine du mouvement  »Publish what you pay’, en français, « Publiez ce que vous payez ». Une façon d’exhorter les Etats à déclarer les quantités exactes et les montants exacts générés par l’exploitation des ressources minières. En un mot, l’ITIE encourage la transparence dans l’exploitation minière.

Depuis son adhésion, le pays, marqué par une exploitation artisanale et anarchique des minerais (les cas de l’or et des diamants dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua) a publié quatre rapports. Celui de 2019 a été publié en juin 2021, deux ans après, sous la menace de son retrait de l’initiative. Bien que qualifié de scandale minier, le sous-sol camerounais peine à peser véritablement dans l’économie nationale. A peine 2000 kilogrammes d’or produits par an, selon une étude de AcaExpertise rendue publique en 2018.

La société civile se présente comme un chien de garde prêt à dénoncer la moindre déviance. Ce qui ne semble pas déplaire aux autorités camerounaises. « Il n’y a pas d’obstacles juridiques, réglementaires ou pratiques à la capacité de la société civile à s’engager dans l’ITIE, ni à sa capacité à opérer, communiquer et coopérer librement avec la population au sens large sur les questions d’extraction ou le contrôle de la gestion des finances publiques », a indiqué dans son discours d’ouverture, le Secrétaire Général des Services du Gouverneur de la Région de l’Est, représentant le Gouverneur empêché.

La même motivation a animé Samuel Nguiffo, Secrétaire général du CED

Mais la société civile ne peut être efficace dans son rôle de veille que si elle est suffisamment outillée dans ce sens. C’est la raison pour laquelle une trentaine d’acteurs locaux de la société civile est en formation à Bertoua, chef du département du Lom et Djerem et de la région de l’Est. La même motivation a animé Samuel Nguiffo, Secrétaire général du CED qui a relevé que « le renforcement des capacités des acteurs locaux à s’engager dans le suivi du secteur extractif est un défi que nous sommes heureux de relever, avec le soutien de tous nos partenaires, y compris les communautés locales ».

La formation, qui a démarré le 8 décembre dernier, s’adresse aux autorités traditionnelles, aux organisations de la société civile, des femmes leaders, aux organisations de peuples autochtones, aux administrations publiques et aux représentants des médias.

Il se tient dans le cadre du projet « Renforcement de l’engagement des OSC dans l’Initiative pour la Transparence des Industries Extractives (ITIE) au Cameroun ». Projet qui bénéficie du financement du Haut-Commissariat de Grande-Bretagne au Cameroun et de la mise en œuvre du Centre pour l’Environnement et le Développement (CED). Il vise à améliorer la participation des organisations de la société civile à travers le Cameroun dans la mise en œuvre de l’Initiative de Transparence des Industries Extractives.

« Avec l’engagement du Royaume-Uni à accompagner la gouvernance soutenue par une société civile forte et des institutions ouvertes et responsables, la transparence dans la publication des revenus générés par les industries extractives devrait être accompagnée par la gestion durable des terres, la protection de l’environnement et la préservation des moyens de subsistance des communautés, en particulier des groupes autochtones », a déclaré  Gerald Afadani, Senior Political and Programmes Manager du Haut-Commissariat de Grande-Bretagne. En plus des travaux en salle, l’atelier va aussi se décliner en séances de sensibilisation dans certains villages de la région de l’Est, où se trouvent des exploitations aurifères.

Most Popular

Recent Comments

fr_FRFrançais