Inclusion numérique :: Solution aux limites des télé-centres communautaires polyvalents

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Une bande passante et une disponibilité permanente de l’énergie électrique sont néanmoins nécessaires pour que la nouvelle vision impulsée récemment par le gouvernement profite aux populations.

Par Kenfack T.

Du 27 au 29 octobre 2021, experts en postes et télécommunications se sont réunis à Yaoundé, afin de penser un nouveau modèle censé remplacer les télé-centres communautaires polyvalents (TCP). Selon le ministre des Postes et Télécommunications (Minpostel), Minette Libom Li Likeng, l’enjeu des pouvoirs publics camerounais est de réduire la fracture numérique entre les villes et les campagnes. C’est la raison pour laquelle les télécentres de nouvelle génération ont été annoncés. « Les TCP de nouvelle génération permettront aux citoyens de l’arrière-pays de ne pas assister en spectateurs désabusés aux mutations en cours, mais d’en faire des acteurs connectés aux révolutions que nous impose le développement du numérique », a indiqué le ministre Libom Li Likeng. Dans le contexte actuel de décentralisation, les télé-centres constituent une opportunité à capitaliser. « Les télé-centres doivent être transformés en centres de développement des affaires. Les rendre accessibles de manière équitable à tous les citoyens dans leurs localités. Par le biais des télé-centres, tous les services des secteurs public, privé et social vont assurer l’efficacité, la transparence et la fiabilité à des coûts abordables, pour répondre aux besoins fondamentaux des populations rurales, afin de réduire la fracture numérique », laisse entendre le Minpostel.

Désormais, les TCP seront remplacés par le technopole de développement communautaire (TDC). Pour l’inspecteur général chargé des questions techniques au Minpostel, le TDC implique une classification en fonction du niveau de développement de la communauté, contrairement au TCP qui affiche une réalité globale et uniforme des zones rurales présentées. Le mécanisme va offrir comme plus-values des services plus digitaux, plus performants et plus dynamiques.

Les TCP, un mécanisme mort-né ?

Qu’est-ce qui n’a pas marché avec les TCP portés sous les fonts baptismaux en 2002, à travers un financement obtenu au titre de l’initiative Pays pauvres très endettés (PPTE) ? Selon les explications du Minpostel, l’objectif initial des TCP était non seulement d’assurer un service universel dans le secteur des télécommunications, mais aussi de réduire la fracture numérique entre les zones urbaines et rurales. Il était également question d’appuyer le développement des zones rurales, à travers l’accès aux services de télécommunications, informatiques, audiovisuels et Internet à moindre coût. Toutefois, les réalisations n’ont pas été à la hauteur des promesses. Selon les chiffres officiels, 231 télé-centres et points d’accès numériques ont été construits, équipés et mis en service sur l’ensemble du triangle national. Or, à peine 30% de ces centres sont en activité. 

Les griefs reprochés entre autres aux TCP portent sur les modalités de leur gestion et exploitation, qui ont coincé la mise en œuvre du projet. Il s’agit entre autres de la bande passante jugée insuffisante, des délestages récurrents d’énergie électrique, de la maintenance approximative des équipements ou encore de l’inadéquation des ressources humaines, etc. en 2017, le Premier ministre chef du gouvernement, avait d’ailleurs commandé un audit comptable, financier et stratégique du programme, pour voir plus clair sur sa portée. Dans la même dynamique, le Minpostel et la GIZ (à travers le Programme d’appui au Développement communal; PRADEC) ont décidé de réorienter l’approche, via une convention de partenariat signée en novembre 2018. Du 10 au 14 juin 2019, un atelier a été organisé sur « la revitalisation du projet Télé-centres Communautaires Polyvalents ».