Un récent rapport publié par le Relufa met en cause la non-conformité des exploitants artisanaux et la modification du processus de traçabilité, entre autres.
Par Kenfack T.
La chaîne de valeurs du diamant brut au Cameroun est grippée, à en croire une plateforme des organisations de la société civile (OSC) constituée du Réseau de lutte contre la faim (Relufa), du Centre de protection de l’environnement et de défense des intérêts communautaires (Cepedic), de la Commission Justice et Paix de l’archidiocèse de Bertoua (Cdjp-Bertoua), du Centre d’accompagnement pour la gouvernance des ressources naturelles (Cenagren) et de Fusion Nature. Dans un rapport rédigé en juillet et rendu public le 20 octobre dernier à Yaoundé par le Relufa (considérée comme étant l’unique OSC à assurer le suivi indépendant du système de certification du Processus de Kimberley), plusieurs dysfonctionnements ont été dévoilés. De la production à la surveillance gouvernementale en passant par la commercialisation, l’illégalité et l’informel sont devenus la règle. Rien qu’au niveau de la production, la collecte des données faite en février et mars 2021 sur un échantillon de cinq sites dont Gbiti, Yassissa, Bonewala et Sandji dans la région de l’Est et Fel dans la région de l’Adamaoua, a révélé que seulement quatre artisans sur 158 dénombrés sont formellement enregistrés. Soit un taux de formalisation de 2,5%.
Aucune traçabilité sur les quantités de diamant produites
Sur le terrain, on n’a pas une traçabilité de pierres produites, parce que les bordereaux de production qui constituent pourtant des documents de conformité participant à la traçabilité du diamant sont inexistants. La plupart des collecteurs opèrent dans la clandestinité. A peine un bureau d’achat mixte (c’est-à-dire opérant dans l’or et le diamant) identifié dans le département du Mbéré (Adamaoua) a déclaré avoir acheté 12 carats de diamant durant le trimestre de la collecte.
La surveillance gouvernementale du PK n’est pas en reste. Les visites des agents du PK sont rares pour contrôler et collecter les informations, soit à peine deux au cours d’un trimestre. Deux à trois collecteurs reconnaissent avoir reçu une visite des agents du PK au cours du premier trimestre dernier, dans le cadre du suivi des stocks de diamant, de la vérification et de la signature des bordereaux d’achat.
Recommandations
La traçabilité des transactions est également pointée du doigt. Ici, la majorité des acheteurs exercent dans l’informel, profitant des marchés périodiques pour effectuer leurs achats. La porosité des frontières n’arrange pas les choses. Selon Christian Anangue du Relufa, les 729 km de frontière que le RCA partage avec le Cameroun sont hors de contrôle. La situation, propice aux exportations illégales d’or et de diamants, peut en même temps constituer un facteur de déstabilisation politique à travers les diamants du sang qui, s’ils ne sont pas tracés et canalisés dans le circuit formel, peuvent alimenter les conflits.
Pour inverser la situation sur les sites miniers, le Relufa recommande notamment d’outiller les artisans sur les défis environnementaux et leur impact ainsi que sur l’importance de l’éducation, de doter les agents de surveillance des moyens adéquats pour assurer les visites régulières et de renforcer les capacités des agents chargés de la surveillance aux frontières et aéroports. Qu’il s’agisse des forces de maintien de l’ordre, des douaniers, etc.

Encadré
L’environnement sacrifié sous l’autel d’intérêts égoïstes
L’exploitation non contrôlée des diamants bruts cause en outre un sérieux tort à l’environnement. Le rapport du Relufa déplore le fait que les activités des diamineurs (défrichement des terres, décapage du couvert végétal, détournement des lits de rivière, utilisation du mercure et du cyanure…) menacent l’environnement de la localité et créé des conflits entre mineurs et éleveurs ainsi que des crises liées au foncier. Les auteurs regrettent aussi la présence sur les sites de 51 enfants âgés entre 11 et 20 ans ; qui fait planer des risques de déperdition scolaire. L’autre fait marquant est la présence de femmes enceintes en activités sur les sites, notamment à Yassissa dans la région de l’Est. De sources officielles, la production moyenne annuelle de diamants bruts au Cameroun est d’environ 2000 carats, pour une valeur de 260 000 dollars US environ, soit 147,35 millions de F. Le Relufa indique d’ailleurs que la production du Cameroun reste marginale, soit 0,00002% de la production mondiale moyenne de 135 millions de carats, pour une valeur de 12,7 milliards de dollars US, c’est-à-dire 7197,5 milliards de F, par an. Les interventions du Relufa liées à la surveillance indépendante du Processus de Kimberley au Cameroun rentrent dans le cadre du Programme d’appui à la citoyenneté active (PROCIVIS), financé par l’Union européenne, sur la période allant de décembre 2019 à décembre 2021.
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