L’Union Européenne et le GEF débloquent plus de 585 millions Fcfa pour un projet dans ce sens à travers ONU-Environnement.
Afin de contenir la dégradation du paysage et de la biodiversité des Monts Bamboutos (situé dans la région de l’Ouest-Cameroun), l’Ong Rainforest Alliance a lancé le projet « Eliminer les obstacles à la conservation de la biodiversité, à la restauration des terres et à la gestion durable des forêts par la gestion communautaire des paysages (COBALAM) », le 30 mars 2021. Le projet développé en collaboration avec le ministère camerounais de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (MINEPDED), accorde une priorité à la place des femmes considérées comme pionnières de la durabilité du paysage concerné. D’où l’intérêt du sous-projet « Renforcement des droits économiques et sociaux des femmes par leur engagement dans la gestion communautaire et écologiquement durable du paysage (Women in COBALAM) ».
D’après le directeur Afrique Centrale de Rainforest Alliance, Nadège Nzoyem, l’objectif ici, est de renforcer les droits socio-économiques des femmes et des jeunes (notamment les jeunes femmes) par la promotion de la gestion communautaire et écologiquement durable du paysage des Monts Bamboutos. Le projet fait suite au déficit en mesures légales observé dans l’environnement juridique camerounais sur la protection des forêts à hautes valeurs de conservation, à l’accès limité des femmes aux ressources naturelles (notamment à la terre en raison du système patriarcal), à la mise à l’écart des femmes dans les processus de prise de décision et la faible participation des femmes au sein des cercles de décision des organisations paysannes.
Partant du constat selon lequel près de 80% des activités agricoles sont réalisées par les femmes, le sous-projet « Women in COBALAM » ambitionne de mettre sur pied un comité de gestion de paysage (CGP) qui devra participer à l’élaboration des plans de gestion du paysage et assurer une participation importante des femmes à cette instance de gestion. 250 femmes, dont au moins 80% de jeunes femmes, seront ainsi impliquées dans la production agricole au niveau communautaire.
Il est également question d’impacter 50 femmes issues de cinq entreprises locales dirigées par des femmes – à défaut où les femmes occupent au moins 50% des postes de direction-, 10 organisations communautaires de base et cinq organisations de la société civile. Les potentiels bénéficiaires sont estimés à 3000 personnes, dont 1 500 femmes dépendant des ressources naturelles des Monts Bamboutos pour leur subsistance. Elles seront localisées dans les communes de Babadjou, Mbouda, Batcham, Nkong-Ni, Fongo-Tongo, Santa, Alou et Wabane.
Le projet «Women in COBALAM » est cofinancé par l’Union Européenne et le GEF à travers ONU Environnement, et mis en œuvre au niveau local par les partenaires Rainforest Alliance, l’organisation Services d’appui à la protection de l’environnement et au développement (SAPED) et le Centre africain des technologies appropriées et des énergies renouvelables (ACREST). Le projet s’étale sur trois ans (2020-2023), pour un coût global de 892 585 euros, soit 585,4 millions de fcfa.