Huit éléphants tués en 14 jours en novembre 2021 seulement au Parc National de Lobeke.
Par Adrienne Engono Moussang
Le coup d’envoi de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN TotalEnergies) a été donné en fanfare au Cameroun le 9 janvier 2022. Plus d’un tiers des 24 équipes nationales portent les noms d’espèces sauvages, comme les Lions Indomptables du Cameroun, les Panthères du Gabon, les Éléphants de Côte d’Ivoire et les Super Eagles du Nigéria.
Cependant, derrière ces noms se cache une grave menace pour ces espèces, notamment les éléphants. Au Cameroun, le braconnage pour l’ivoire a entraîné le massacre d’éléphants dans le parc national de Lobeke, Boumba-Bek et Nki, dans la région de l’Est et le Parc National de Campo Ma’an dans la Région du Sud du Cameroun, dans l’un des derniers exemples en date de la vague croissante d’abattage illégal des espèces fauniques au Cameroun. Entre le 12 et le 28 novembre 2021, les éco-gardes ont trouvé les carcasses de huit éléphants tués par des braconniers dans des clairières du Parc National de Lobeke. Les enquêtes ont abouti à l’arrestation de deux suspects qui doivent maintenant être jugés. S’ils sont condamnés, cela portera à 24 le nombre de braconniers condamnés pour crime contre la faune sauvage en 2021.
Malgré le durcissement des peines infligées aux braconniers et aux trafiquants, les criminels ne semblent pas se décourager. Les braconniers tuent principalement pour la viande et l’ivoire qu’ils vendent sur les marchés locaux et internationaux. La demande croissante de viande de brousse et un marché de l’ivoire florissant poussent les braconniers à s’enfoncer dans la forêt à la recherche d’animaux sauvages. Entre janvier et juin 2021, les éco- gardes ont saisi 862 kg de viande fumée, y compris d’espèces intégralement protégées comme le gorille, le crocodile, le mandrill et le chimpanzé, près des parcs nationaux de Lobeke et de Nki dans le sud-est et du parc national de Campo Ma’an dans le sud.
Pourquoi le braconnage prospère
Situés aux frontières de la République centrafricaine et de la République du Congo, les parcs nationaux de Lobéké et de Nki sont exposés aux braconniers opérant en bandes de organisés et aux syndicats du crime qui opèrent en complicité avec des réseaux au Cameroun. Les braconniers organisés (parfois armés de fusils AK47), plantent des tentes à l’intérieur des parcs et mènent des activités de braconnage.
La montée en puissance du braconnage dans le paysage a été attribuée principalement à la collaboration transfrontalière entre les braconniers du Cameroun, de la RCA et de la République du Congo, exploitant la porosité des frontières.
Cette situation ne menace pas seulement la faune et la flore, mais soulève également des problèmes de sécurité car les braconniers sortent des parcs pour terroriser les populations locales.
En juillet 2021, un groupe de braconniers soupçonnés de venir de la République centrafricaine, armés de fusils AK47, a traversé le Cameroun et a terrorisé les populations locales près de Lokomo, une ville forestière proche du parc national de Lobeke, obligeant de nombreux habitants à fuir. « La recrudescence du braconnage dans nos parcs et leurs périphéries mérite une attention sérieuse de notre part », déclare André Bekono Nka, le Délégué Départemental des Forêts et de la Faune de la Boumba-et-Ngoko. Les actions des responsables de la plupart des parcs contre le braconnage sont limitées sur le terrain, en raison d’un personnel limité et de fonds insuffisants. « Les braconniers viennent d’ailleurs et vident notre forêt de ses ressources fauniques. Si rien n’est fait de toute urgence, nous allons bientôt tout perdre », déclare Dieudonné Koumdop, chef du village de Malea Ancien, situé dans les périphéries de Nki et Boumba-Bek.
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