Décès maternels : 13% attribués à l’avortement clandestin

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    Des journalistes et la SOGO ont renouvelé leur engagement le 3 mai dernier à Yaoundé  dans le cadre du plaidoyer pour l’accès des aux services de santé  pour les cas éligible, conformément au Protocole de Maputo.
    Par Adrienne Engono Moussang

    La collaboration entre les journalistes et les professionnels des médias et la Société de gynécologie obstétrique du Cameroun (SOGOC) a été renouvelée le 3 mai à Yaoundé. Un agenda avec des actions fortes à mener pendant les huit mois restants au projet « Advocacy for Comprehensive Abortion Care » (ACAC), entendez, plaidoyer pour de l’avortement médicalement assisté au Cameroun arrêté.

     L’avortement interdit au Cameroun, comme va trancher Dr Dorolles Mwadjie, secrétaire générale de la SOGOC, qui a présidé l’échange au nom du nouveau président, le Pr Emile Mboudou, empêché. Cependant, le code pénal, en son  article 339 , autorise qu’en cas de viol ou des problèmes de santé physique, mentale et psychologique  de la mère,  la victime puisse bénéficier d’une assistance médicale pour stopper l’évolution de la grossesse.


    Cette dérogation contenue dans la loi camerounaise rappelle ce qui est dit dans l’article 14 du Protocole de Maputo dont l’alinéa 2. C engage les États à « protéger les droits reproductifs des femmes, particulièrement en autorisant l’avortement médicalisé ». Protocole ratifié 28 mai 2009 par le Cameroun. Seulement, va reconnaître la représentante du président de la SOGOC, le temps d’attente pour qu’une autorisation soit accordée pour la pratique de l’avortement à un cas éligible va au-delà de la durée d’une grossesse. La raison d’être du projet ACAC est de plaider pour que cet engagement pris par le Cameroun ne reste pas écrit, surtout dans un contexte de regain de violences sexuelles  et des viols. En 2019, près de cinq cent mille viols et violences sexuelles ont été enregistrées, à en croire une enquête de l’Institut national de la statistique.

    Un réseau de 23 membres formé

    Grâce à la mobilisation des différents acteurs et des partenaires, le taux de mortalité maternelle au Cameroun a connu une baisse. De 782 pour 100.000 naissances vivantes, à 406 d’après l’enquête à indicateurs multiples de 2018 (Mics 5) et selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 13% des décès maternels sont liés à l’avortement à cause des méthodes dangereuses qu’utilisent les femmes et les jeunes filles parmi lesquelles celles ciblées par le code pénal et le Protocole de Maputo.

    En quatre ans, ACAC a enregistré un bilan encourageant : un réseau de 23 membres formé avec en son sein, des organisations œuvrant pour la promotion des droits sexuels et reproductifs ainsi que des représentants des ministères de la Santé, de la Promotion de la femme et de la famille, de la Justice ont rallié cette cause pour rendre possible l’accès des femmes éligibles aux soins, par un personnel qualifié et des structures équipées Des données sur les avortements ont pu être collectées au niveau de certains hôpitaux de districts, un débat autour de l’issue réservée au protocole de Maputo au Cameroun a pu être suscité lors des échanges entre parlementaires et membres du gouvernement. C’est ainsi que le ministre de la santé publique, Manaouda Malachie, a été interpelé au Sénat par la commission des lois constitutionnelles en mars et juin 2022.

    Pour Rita Yenjong, chef du projet ACAC, pour les hit prochains mois, l’accent sera mis sur la dissémination du document produit lors de la première phase afin de permettre aux praticiens de s’en imprégner pour se rassurer de l’effectivité des services pour les cas éligibles dans les 72 heures Mme Yenjong et Dr Dorolles Mwadjie comptent sur la collaboration des journalistes dont la contribution a déjà été louable au cours des quatre premières années. SOGOC va aussi s’appesantir davantage sur la prévention des grossesses à risque par l’utilisation des méthodes de planification familiale.