L’African Forest Forum a organisé un atelier de partage d’expériences et d’informations dans ce sens du 6 au 10 juin dernier à Ouagadougou.
Par Adrienne Engono Moussaang
La forêt présente des nombreux enjeux dans la lutte contre les changements climatiques dans le monde. Sa capacité à séquestrer le carbone a amené les experts des questions climatiques à la reconnaître comme un élément incontournable dans l’atténuation du réchauffement de la planète.
L’Afrique qui abrite le deuxième poumon forestier du monde, le bassin du Congo, classé après la forêt de l’Amazonie, a son mot à dire à la table des discussions. Plusieurs pays de cette même Afrique souhaitent être émergents à l’horizon 2035. Pour le Cameroun par exemple, l’exploitation des ressources naturelles dont les mines et le développement de l’agriculture sont des leviers sur lesquels il compte s’appuyer. Or, ces activités affectent les forêts.
Comment y arriver en gardant ce précieux trésor ? C’est pour des réponses appropriées à cette question cruciale que se mobilise depuis peu le Forum Forestier Africain (AFF) aussi connu sous le nom de African Forest Forum , qui est une association engagée à faire progresser la gestion, l’utilisation et la conservation durables des ressources forestières et arboricoles de l’Afrique pour le bien-être socio-économique de ses peuples et pour la stabilité et l’amélioration de son environnement.
L’AFF est une plateforme qui a pour but de mieux comprendre comment les forêts et les arbres, et les populations qui dépendent de ces ressources dans les différents paysages africains, répondent aux changements et variabilité climatiques.

Constitué des membres des organisations de la société civile, des chercheurs, des universités, des journalistes, des acteurs non-gouvernementaux et gouvernementaux, etc., l’AFF met l’accent sur les études afin de proposer à ses différents interlocuteurs des voies et moyens pour une meilleure gestion des ressources forestières de l’Afrique.
L’AFF met plus l’accent sur le partage des informations et des expériences. C’est bien ce qui a fait l’objet des cinq jours de rencontre passés du 6 au 10 juin dernier à Ouagadougou au Burkina Faso. Au cours d’un atelier organisé avec la collaboration de l’Université Thomas Sankara (UTS). L’atelier régional, dédié aux ressortissants de onze pays francophones de l’Afrique, avait pour thème : « gestion des forêts dans le contexte du changement climatique : défis et opportunités pour le développement durable en Afrique ».
En RDC, des projets et programmes sont orientés à 95% sur l’atténuation par le processus REDD+.
L’AFF, à en croire le Pr Marie Louise Avana-Tientcheu, représentante de son directeur empêché à l’atelier de Ouagadougou, met au centre de ses intérêts les personnes et leur environnement.
Une vision partagée par le vice-président de l’université Thomas Sankara, Florent Song Naba, qui a reconnu que c’est aussi dans cette direction que travaille son institution. Le directeur général de l’Agence Nationale de Valorisation des Résultats de la Recherche et des Innovations (ANVAR), Dr Louis Sawadogo, a, lui aussi, abondé dans le même sens.,
Aujourd’hui, les questions et les impacts des changements climatiques affectent tout le monde. Les chercheurs et la société civile ont bien un rôle à jouer dans la recherche des solutions. En se retrouvant à Ouagadougou, il était question, selon Cécile Ndjebet, membre du conseil d’administration du Forum forestier africain, de discuter sur les résultats des études, de promouvoir et de faciliter l’élaboration de cadres politiques et institutionnels pouvant aider à l’amélioration de la gestion durable des ressources forestières et arboricoles ainsi que le développement socio-économique, tout en examinant au même moment les questions de changements climatiques en Afrique.
L’exemple d’un travail réalisé en République démocratique du Congo (RDC) va révéler, d’après le consultant Wendy Mbompart, que dans ce pays qui couvre environ 10% des forêts du monde et 47% de celles de l’Afrique, selon les estimations du site de la Convention sur la biodiversité, des projets et programmes sont orientés essentiellement sur l’atténuation par le processus REDD+. L’étude indique aussi que la séquestration du carbone et la conservation de la biodiversité sont les projets/programmes qui enregistrent plus de réussite. L’étude a été menée à Ibi village et le parc marin de Mangrove