Il s’agit de promouvoir une agriculture sans déforestation à travers la densification de 1000 ha de cacaoyers et la mise en terre de 10 000 arbres agroforestiers.
Kenfack
La société coopérative des producteurs de cacao de Tonga (Socoprocato) basée à Tonga, dans la région de l’Ouest, vient de bénéficier d’un financement d’environ 80 000 dollars, soit plus de 43 millions de fcfa, pour intensifier la production d’un cacao durable. Lors de l’atelier de lancement de ses activités le 23 avril 2021, la coopérative certifiée Rainforest Alliance depuis 2012 entend capitaliser cette opportunité pour non seulement accroître ses rendements mais aussi améliorer les revenus de ses producteurs. « Nous pourrons revoir à la hausse la production de notre coopérative, au moins à 25, voire 50%. Actuellement, les rendements tournent autour de 400 à 450 tonnes de cacao. Nous comptons passer à 600 voire 700 tonnes de cacao par an », explique Daniel Njike, PCA de la Socoprocato. Et d’ajouter : « Pour les champs qui vont bénéficier de ce projet, nous escomptons une extrapolation des rendements. Nous voulons négocier avec nos partenaires directs en créant de petits marchés de niches pour trouver un bon chocolatier ».
A en croire les explications de Yannick Cyrille Mboba, responsable certification et formation à Rainforest Alliance, le projet va mettre un point d’honneur sur les problématiques liées à l’agroforesterie et à l’ombrage. L’enjeu est de mettre en place un concept qui permette de rentabiliser les parcelles existantes en ayant à la fois des produits agricoles et forestiers, afin d’obtenir un cacao respectant les normes de développement durable. L’accent sera mis sur la restauration de la fertilité des sols avec les arbres agroforestiers et la production de l’ombrage nécessaire au développement du cacao.

La ressource mise à disposition de la Socoprocato lui permettra de mettre en œuvre une stratégie à l’échelle du paysage visant à promouvoir la densification d’environ 1000 ha de cacaoyers et à mi-parcours, la plantation de 10 000 arbres agroforestiers. 320 membres de la coopérative (sur environ 500) seront éligibles à ce fonds. « Si les producteurs sont maintenus certifiés, il y a une prime à la clé qui est un bonus de l’effort à la certification. L’important est de créer un impact positif mesurable et durable en renforçant les capacités des producteurs de cacao certifié à mettre en œuvre nos normes de certification pour une agriculture sans déforestation », soutient Yannick Cyrille Mboba.
Le Fonds africain pour le cacao est un financement de cinq millions de dollars (2,7 milliards de fcfa) sur trois ans, qui vise à soutenir les producteurs de cacao [en renforçant les capacités de durabilité des coopératives] et à aider à préserver les territoires locaux en Afrique centrale et de l’Ouest. 75% de ce fonds concernent principalement la lutte contre le travail des enfants, la digitalisation des données de traçabilité, la géolocalisation et la collecte des polygones ainsi que l’agroforesterie et l’ombrage. La première phase de ce financement bénéficie d’une enveloppe de 500 000 dollars, soit 271,5 millions de fcfa, pour quatre pays : la Côte d’Ivoire, le Ghana, le Cameroun et le Nigeria.