samedi, septembre 30, 2023
spot_img
AccueilAgricultureAgriculture :: Des paysans camerounais face aux caprices du climat

Agriculture :: Des paysans camerounais face aux caprices du climat

La petite saison sèche bat son plein dans la partie méridionale du pays, pendant que des fortes pluies font craindre des destructions des cultures dans le Septentrion avec des prochains jours à redouter, d’après le bulletin décadaire (1er-10 août) de l’ONACC.

Par Adrienne Engono Moussang

Les cultivateurs des villages de l’arrondissement de Bokito, dans le département du Mbam et Inoubou, à deux heures de route environ de Yaoundé, ne savent plus où donner de la tête. Pendant toute la période du 25 juin au 1er août ou même avant, aucune pluie n’est tombée dans la zone. « Nous utilisons, les houes, les machettes et les pioches pour récolter les arachides. Nous vivons cette situation depuis plus de cinq ans à la même période. Nos récoltes sont de plus en plus maigres de ce fait parce que l’arachide ne pouvant être récoltée à temps, elle germe et nous ne pouvons plus l’enlever. Comment nous occuper de la scolarité de nos enfants et de nos problèmes courants ? Sans compter que chaque année, nous dépensons d’énormes sommes d’argent pour nous procurer des semences », se lamente une ménagère de Bokito. Cette « Bokitoise », comme ses congénères, devra encore attendre car, alors que les sept prochains jours seront très froids dans la zone septentrionale du pays, d’après le bulletin décadaire de l’Observatoire National sur les Changements climatiques que Cameroun (ONACC), dans les régions du Centre, de l’Est et du Sud la petite saison sèche va s’accentuer. Trois régions essentiellement agricoles, considérées des mamelles nourricières du pays et des Etats frontaliers.

Résilience des populations face aux Changements Climatiques

Minepded et des participants

Bien que les régions septentrionales soient exemptées de cette sècheresse grâce aux pluies de retour là-bas depuis quelques jours, l’Observatoire National sur le Changement Climatique des impacts sérieux sur l’activité agricole avec des risque d’inondations, de destruction et de dégradation des cultures.

Ces prévisions appellent simplement à la résilience des populations face aux Changements Climatiques. Le Cameroun y a déjà pensé. C’est bien pourquoi le Ministre de l’Environnement, de la Protection de la Nature et du Développement Durable (MINEPDED), Hele Pierre, a présidé le 21 juillet dernier à Yaoundé, une rencontre sur le processus de formulation d’un programme de développement des services climatiques pour la planification agricole au Cameroun. Il s’agit du projet dé-
nommé « Facilité Adapt’Ac-tion » porté par l’Agence Française de Développement (AFD). La Facilité Adapt’Action a pour premier objectif d’accompagner l’intégration du climat et de l’adaptation dans l’ensemble des politiques publiques. Mais le projet devra aussi accélérer les investissements en matière d’adaptation au changement
climatique et leurs financements, en favorisant l’élaboration de projets et programmes structurants éligibles aux financements climat auprès du Fonds Vert,  des établissements bancaires multilatéraux, ou encore des banques de développement nationales, régionales et bilatérales, comme l’AFD. Le projet vise aussi à mieux appréhender les vulnérabilités du climat en rapport avec le genre et à encourager les initiatives de lutte contre les Changements Climatiques qui prennent en compte la nature.

Ce travail aussi salutaire n’est pas souvent connu des destinataires

Photo de famille du séminaire des journalistes

Le budget de Facilité Adapt’Action, ce programme qui a permis à l’AFD d’accompagner 14 pays en dehors du Cameroun dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat, précisément celle de leurs Contributions Déterminées au niveau national (CDN), s’élève à 30 millions d’euros, environ 19,6 milliards de F, pour quatre ans. Facilité Adapt’Action est mise en œuvre grâce à la synergie entre sa coordinatrice Afrique Centrale et l’ONACC, suite à un protocole d’accord signé entre le MINEPDED et l’Agence Française de Développement le 10 juin 2019.

Seulement, ce travail aussi salutaire n’est pas souvent connu des destinataires. L’ONACC et l’AFD veulent rendre disponible les informations bonnes et utiles pour les agriculteurs. Un échange dans ce sens a eu lieu à Yaoundé. Des femmes et hommes des médias se sont engagés à apporter leur contribution pour faire circuler l’information en temps réel en s’intéressant aux problématiques de l’agriculture et des Changements Climatiques. Il faut dire que l’Observatoire National sur les Changements Climatiques produit des bulletins d’alerte qui renseignent sur le temps pour dix jours. Des documents remis à des responsables d’un certain niveau qui ne les divulguent pas toujours.

Most Popular

Recent Comments

fr_FRFrançais